Gaudier-Brzeska, un artiste loirétain mort au front il y a cent ans

Une carrière de sculpteur fulgurante

Henri Gaudier est né le 4 octobre 1891 à Saint-Jean-de-Braye dans une famille de menuisiers-charpentiers. Il se fait remarquer très jeune pour ses qualités de dessinateur et part étudier en Grande-Bretagne. De retour en France, il devient interprète et fait la connaissance à Paris de Sophie Brzeska, écrivain polonaise de vingt ans son aînée. Il décide d’accoler son nom au sien pour devenir Henri Gaudier-Brzeska. Le couple s’installe à Londres en 1911, ce qui permet à Henri d’échapper au service militaire d'une durée de deux ans. Le couple vit dans la misère mais Henri publie ses premiers dessins et exécute de nombreuses sculptures en marbre. Il développe un art novateur et varié. Ses nombreuses œuvres, réalisées en quelques années seulement, sont maintenant exposées dans le plus grands musées (Musée national d’art moderne à Paris, Tate Gallery à Londres…). 

Son engagement militaire

Le feuillet matricule militaire présenté, source précieuse que les Archives départementales mettent en valeur ce mois-ci, permet de retrouver le parcours militaire d’Henri Gaudier. Vivant en Angleterre, celui-ci avait d’abord été considéré comme déserteur et insoumis le 10 octobre 1912 comme en témoignent les mentions rayées a posteriori. Toutefois il est « amnistié » puisqu’il « s’est présenté volontairement le 5 août 1914 devant le Consul général de France à Londres ». Il s’engage donc dans la guerre et est incorporé au 129e régiment d’infanterie le 4 septembre 1914. Il devient caporal le 1er janvier 1915 puis sergent le 21 mai 1915.

Le 5 juin 1915, en pleine bataille de l'Artois, il est « tué à l’ennemi » à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), à l’âge de 23 ans.