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De l'Algérie au Loiret, la vie des rapatriés

En écho au rapport de l’historien Benjamin Stora sur « les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie », un nouvel instrument de recherche permet de mieux comprendre les conséquences, pour les rapatriés, de la fin de l’Algérie française.

Réglementation concernant l'ouverture des dossiers d'aide à la réinstallation des rapatriés d'Algérie
Réglementation concernant l'ouverture des dossiers d'aide à la réinstallation des rapatriés d'Algérie

(Arch. dép. du Loiret, 1292 W 523)

À partir de 1961, il est installé, dans chaque préfecture de France, un référent chargé de la question des rapatriés d’Afrique du Nord en lien avec la délégation ministérielle chargée des rapatriés. Dans le département du Loiret, un fonctionnaire est chargé du déroulement et du suivi de cette politique au sein du bureau des élections et de la réglementation générale. Cette question des rapatriés touche à la fois aux Français d’ascendance européenne installés en Afrique du Nord jusqu’à l’indépendance de ces pays dits « Pieds noirs », ainsi que les Français issus des anciennes forces supplétives, militaires engagés ou appelés aux côtés de l’armée française ainsi que les élites francisées, souvent désignés comme « Harkis » ou sous le terme de Français d’origine nord-africaine.

Les demandes d’indemnisation, de secours d’urgence et de prêts à la réinstallation.

Les documents présents dans le versement 1292 W permettent de suivre les individus, quels que soient leur âge ou leur condition sociale, tout au long des étapes d’une vie. Principalement, le versement est constitué de dossiers de demande d’indemnisation, de secours d’urgence et de prêts à la réinstallation formulées par les rapatriés et étudiées par les différentes commissions départementales ou régionales dédiées. Ces demandes, possibles depuis la loi du 26 décembre 1961, permettent aux rapatriés d’espérer débuter ou poursuivre une vie du côté nord de la Méditerranée. Ces demandes ont été réalisées entre 1962 et 1996. Ces différents dossiers constituent une source parfois méconnue, mais néanmoins importante pour les chercheurs et les généalogistes.

Des spécificités pour les Harkis

Des dispositions plus spécifiques sont adoptées pour les Harkis. Ainsi, ils peuvent formuler des demandes d’attribution de bourse pour leurs enfants durant leurs scolarités de l’école primaire jusqu’à l’enseignement supérieur. Au niveau professionnel, ils sont accompagnés dans la recherche d’emploi et peuvent bénéficier de formations professionnelles qualifiantes. Pour le logement, ils peuvent obtenir des aides à l’accession à la propriété ou à l’amélioration de l’habitat. Enfin d’autres thématiques touchent à la fois, aux loisirs, au patrimoine ainsi qu’aux relations entre les autorités et les associations de Harkis ou de Pieds noirs.

Demande d'attribution d'indemnisation ou de secours d'urgence
Demande d'attribution d'indemnisation ou de secours d'urgence

(Arch. dép. du Loiret, 1292 W 557)

Dossier de contentieux présenté à la commission régionale du contentieux de l'indemnisation des rapatriés d'Orléans
Dossier de contentieux présenté à la commission régionale du contentieux de l'indemnisation des rapatriés d'Orléans

(Arch. dép. du Loiret, 1292 W 561)


POUR ALLER PLUS LOIN

D’autres sources, non-exhaustives, sont présentes aux Archives départementales du Loiret pour suivre l’histoire des rapatriés d’Afrique du Nord et le contexte de la guerre d’Algérie. Ces documents proviennent de la préfecture du Loiret (83 W, 141 W, 179 W, 221 W, 295 W, 1005 W, 1012 W, 1075 W ou 1139 W), de la direction des services de police du Loiret (1289 W), de la direction départementale des Postes (1348 W), de l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre (1382 W) ou encore de la direction régionale des renseignements généraux (1453 W).

À propos de la communicabilité

Les dossiers individuels de demande d’indemnisation, de secours, de prêts à la réinstallation, d’attribution de bourse, d’aide à l’accession à la propriété ne peuvent être consultés que sur autorisation ou aux termes d’un délai de 50 ans après leur clôture afin de protéger la vie privée des individus.

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