« Résistante à 11 ans » : découverte historique au détour d’un classement
Sources majeures pour l’histoire des hommes et des femmes qui se sont engagés lors des conflits du XXe siècle, les archives de l’ONACVG viennent d’être classées.
Historique de l’ONACVG
L’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) est né des tragédies de la Première Guerre mondiale pour venir en aide aux mutilés de guerre, aux orphelins et veuves de guerre, et aux anciens combattants. L’arrêté interministériel du 2 mars 1916 crée l’Office national des mutilés et réformés, établissement autonome ministériel, tandis que des comités départementaux des mutilés et réformés de la guerre sont instaurés par les circulaires du ministère du Travail des 20 mars, 21 mars et 31 juillet 1916. Le cas des orphelins est confié, par la loi du 27 juillet 1917, à l’Office national des pupilles de la Nation qui est rattaché au ministère de l’Instruction publique. Enfin, la loi du 19 décembre 1926 établit l’Office national du combattant, chargé de se consacrer aux anciens combattants. Des comités locaux sont érigés pour agir au niveau local. La fusion de ces trois offices se fait progressivement en 1933 et 1934. L’Office national des mutilés, combattants, victimes de guerre et pupilles de la Nation est fondé en 1934 et prend le nom d’Office national des anciens combattants et victimes de guerre en juin 1936. Aujourd’hui, les services déconcentrés de l’ONACVG sont au nombre de 102, implantés dans chaque chef-lieu de département ou de collectivité territoriale d’Outre-mer (hormis Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon).
Une source précieuse pour effectuer des recherches sur les guerres du XXe siècle
Le fonds de l’ONACVG, d’une importance de 31 mètres linéaires, se révèle être une source essentielle pour rechercher des informations sur les deux guerres mondiales et les guerres d’Algérie et d’Indochine, sur les conséquences humaines des conflits et les politiques de l’État à l’égard des victimes de guerre. Action centrale de l’organisme, la délivrance de statuts, octroyant des droits et aides aux titulaires, se traduit par la constitution de dossiers individuels de demandes de cartes statutaires ; ces dossiers sont classés par type de réponse (attribution, refus, sans suite). De nombreuses demandes relatives à la reconnaissance d’actions dans la Résistance et à la participation au travail forcé pendant la guerre 1939-1945 apportent un éclairage nouveau sur l’implication et la vie des habitants du Loiret. Les dossiers de personnalités connues nationalement comme Maurice Genevoix ou localement telles que Marie de Robien ou Marguerite Flamencourt côtoient ceux de nombreux citoyens français. Les dossiers et registres de suivi personnel et financier des pupilles de la Nation ainsi que les documents relatifs à l’œuvre nationale du Bleuet de France démontrent la vocation sociale de l’ONACVG. Des informations sur la guerre d’Algérie peuvent également être trouvées dans ce fonds grâce aux listes et dossiers sur les rapatriés français et d’origine nord-africaine, ainsi que sur les victimes d’attentats.
Seconde Guerre mondiale : la plus jeune résistante de France avait 11 ans en 1943
Née en 1932, Michelle CORJON est la plus jeune résistante de France pendant la Seconde Guerre mondiale. Dès novembre 1943, elle devient agent de liaison de son père et côtoie notamment André CORQUILLET, chef du maquis de Saint-Hilaire-sous-Puiseaux. Arrêtée avec ses parents en août 1944, elle est longuement interrogée par la Gestapo sur les activités de ces derniers. Ne voulant divulguer des informations, elle est incarcérée à la prison de Praslins, tandis que son père et sa mère sont déportés en Allemagne. Dès sa libération, elle poursuit le combat, en prévenant immédiatement les chefs locaux de la Résistance et en détruisant des documents compromettants malgré la présence des SS. Son courage pendant la Seconde Guerre mondiale lui valut notamment de recevoir, en 1952, la médaille d’argent de la Reconnaissance française pour services rendus à la France.
Quels délais de communicabilité ?
Il est à noter que les dossiers contenant des informations relatives à la vie privée des personnes sont communicables passé un délai de 50 ans à compter de la date de clôture du dossier. Les données médicales sont, elles, communicables passé un délai de 120 ans à compter de la naissance ou de 25 ans à compter du décès de la personne.
Pour accéder à cet inventaire détaillé
Consulter l'inventaire de l’Office national des anciens combattants (1382 W).
Date de modification : 23 octobre 2015