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Promenade dans le parc floral d'Orléans

Les fonds de la Société d’économie mixte pour l’exploitation du parc horticole d’Orléans (1240 W) et de l’Association florale orléanaise (1848 W) ont été classés en 2021. Découvrez l’histoire de ce joyaux orléanais, de sa création en 1964 jusqu’au début des années 1990.

L' « éclosion » du parc floral d’Orléans-la-Source

En 1959, le Département du Loiret et la ville d’Orléans achètent conjointement le vaste domaine de la Source. Les 410 hectares sont destinés à l’implantation d’un campus universitaire et d’une ville verte de 40 000 habitants. Il reste alors 35 hectares, non constructibles, arborés de magnifiques massifs boisés et, traversés, au centre, par la source du Loiret. La beauté et la vocation horticole des terrains suggèrent à Marcel Turbat, porte-parole des pépiniéristes Orléanais et président du Comité national interprofessionnel de l’horticulture, l’idée d’y créer un parc d’exposition permanente des produits de l’horticulture. Pour réaliser ce projet, le Département du Loiret, la ville d’Orléans, et les groupements horticoles locaux (la société d’horticulture d’Orléans et du Loiret et l’Union horticole orléanaise) constituent une société d’économie mixte pour l’exploitation du parc horticole d’Orléans, la SEMEPO. Ses statuts étant approuvés le 29 novembre 1962, cette société est chargée de réaliser le parc et d’en assurer la gestion et l’exploitation pendant 30 ans. 

Photographie de l'intérieur du parc (sans date). (Arch. dép. du Loiret,1240 W 84)
Photographie de l'intérieur du parc (sans date). (Arch. dép. du Loiret,1240 W 84)

Dès son ouverture le 11 juillet 1964, le parc connaît un succès retentissant. 120 000 visiteurs affluent en 1965 et le nombre d’entrées ne cesse de s’accroître au fil des années. Le règlement donne aux exposants, français et étrangers, la possibilité d’offrir des plantes qui sont disposées par le service des parcs et jardins de la Ville d’Orléans, ou de créer des scènes paysagères personnalisées. Lieu de promenade, le parc est également un endroit où se côtoient les producteurs et un public de jardiniers amateurs.

Les Floralies internationales d’Orléans de 1967

Très rapidement, l’idée d’organiser une manifestation horticole de plein air d’une durée de six mois est évoquée : le projet des Floralies est lancé. L’Association florale orléanaise (AFO) est créée le 25 juin 1965, la SEMEPO ne pouvant se charger de la gestion d’une telle manifestation en raison de son statut de société d’économie mixte. Pour y parvenir, elle bénéficie de généreuses subventions. Les Floralies permanentes se déroulent du 22 avril au 15 octobre 1967 et attirent 2 300 000 visiteurs. La manifestation reçoit le haut patronage du Général de Gaulle, président de la République, et de Georges Pompidou, Premier ministre. 320 exposants, représentant environ 700 producteurs et venant essentiellement de France, de pays d’Europe, des Etats-Unis et du Japon, participent à cette manifestation. En complément, sept expositions temporaires se succèdent dans les halls et la serre. 280 concours, pour lesquels des récompenses sont offertes, des expositions de sculptures, de peintures, de photographies et de dessins d’enfants, des spectacles lumino-sonores et de représentations théâtrales sont organisés. L’opération « Faites une fleur à votre facteur » se révéle, entre autres, un véritable succès. Des milliers de lettres sont adressées au parc par des particuliers désirant ainsi récompenser leur facteur. Après tirage au sort, 21 facteurs, soit un par région, sont invités à passer une journée aux Floralies. Les Floralies bénéficient d'une grande couverture médiatique contribuant à les faire connaître, leur succès ayant des répercussions sur le tourisme et le commerce de la région Centre. Cependant, les sommes dépensées sont considérables et la manifestation se solde par un déficit important de 5 000 000 francs. 

Plan annoté du Dhuy-village (19 août 1968).
Plan annoté du Dhuy-village (19 août 1968).

(Arch. dép. du Loiret, 1838 W 38)

Les aménagements sont considérables : halls pour les expositions, Flor-village, Flor-camping, sonorisation du parc, passerelles enjambant le Dhuy pour rejoindre les centres commerciaux, parcs de stationnement payants pour accueillir les visiteurs, etc. Le projet le plus emblématique est sans aucun doute la réalisation de Floralix, village gaulois inspiré des aventures d’Astérix et Obélix. Un petit train est mis en service à l’intérieur du parc, des aires de pique-nique, self-service, stands de dégustation et restaurants sont aménagés.

Le parc floral, des années 1970 au début des années 1990

Au fil des saisons, un fleurissement intense et de qualité est déployé chaque année. Symbole du parc, la rose y est à l’honneur avec plus de 100 000 rosiers. D’avril à octobre, les oignons, des fleurs printanières, les azalées, les rhododendrons, les iris, les fleurs estivales, les dahlias et les chrysanthèmes se succèdent. Le parc se dote d’un golf miniature et d’un zoo. Des critériums de roses, d’iris et de dahlias, des manifestations culturelles ainsi que des colloques sont organisés. En dépit des efforts déployés, la fréquentation annuelle commençe à décliner à compter de 1984. En 1991, le restaurant-serre cesse son activité. Le 31 décembre 1993, la SEMEPO est dissoute. Pour assurer la gestion et l’animation du parc, la ville d’Orléans et le conseil général du Loiret fondent un « syndicat mixte pour la gestion du parc floral d’Orléans-Loiret ».

Une grande variété de documents

Les fonds de la SEMEPO et de l’AFO témoignent de la construction et de l’aménagement du parc, de l’exploitation des bâtiments et des équipements, des plantations permanentes qui y ont été réalisées, des manifestations professionnelles, horticoles, culturelles et événementielles qui s’y sont déroulées, des conditions liées à l’accueil des visiteurs et de la communication et de la publicité organisées pour mettre en valeur le parc floral. Ces deux fonds sont complémentaires et permettent d’appréhender l’histoire du parc dans sa globalité. Outre des archives papier, ils comprennent une multitude de photographies, négatifs, plans qui permettent de se rendre compte des travaux réalisés, des projets ainsi que des plantations et des mises en scène florales. Des affiches d’expositions et du vingtième anniversaire du parc sont également conservées. Plus surprenant mais difficilement exploitables, le fonds de l’AFO contient une centaine de plaques d’impression métalliques du journal Val de Loire orléanais, acquis par l’association en 1966.

Ces documents seront consultables dans notre nouvelle salle de lecture dès son ouverture le 23 septembre prochain.

Affiche pour l'ouverture de la saison 1976 (1976). (Arch. dép. du Loiret, 1848 W 89)
Affiche pour l'ouverture de la saison 1976 (1976). (Arch. dép. du Loiret, 1848 W 89)

CONSULTER LES INVENTAIRES

Pour consulter l'inventaire 1240 W (fonds de la SEMEPO), cliquer ici.

Pour consulter l'inventaire 1848 W (fonds de l'Association florale orléanaise), cliquer ici.

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